La Lettre à Helga, Bergsveinn Birgisson, Editions Zulma
La Lettre à Helga de Bergsveinn Birgisson a déjà été beaucoup chroniquée sur la blogosphère. C’est après avoir lu pas mal d’avis positifs que lors d’une descente en librairie en quête de livres à offrir, je décidais de me faire ce petit cadeau. De retour chez moi, j’attaquais sans attendre ma lecture, et me voilà transportée au beau milieu de la campagne islandaise chez les éleveurs de moutons.
Un vieux monsieur, Bjarni, revient dans sa ferme, là où il a toujours vécu. Bjarni fait le bilan de sa vie, il vit en maison de retraite, sa femme est à présent décédée, ils n’ont jamais pu avoir d’enfant, un véritable drame pour eux. Il se décide enfin à répondre à la lettre qu’Helga, son ancienne maîtresse lui avait envoyé des années auparavant. La ferme d’Helga et de son mari était voisine de celle de Bjarni. La belle Helga et Bjarni ont entretenu une liaison aussi brève que passionnée. Bjarni revient ici sur la naissance de cette idylle et sur tout ce qu’elle a pu changer dans leur vie.
Cette lettre offre des passages plus qu’émouvants sur le désir, la difficulté de vivre en couple, de ne pas avoir d’enfant. Lorsque sa femme s’éloigne de lui, Helga apparaît encore plus désirable, plus précieuse que jamais. Ce n’est pas qu’une banale histoire d’adultère, vite oubliée, elle poursuivra Helga et Bjarni toute leur vie.
On est autant frappé par la rudesse du milieu dans lequel les personnages évoluent, du climat, de leur travail à la ferme, celle des rapports humains, Helga et Bjarni sont tous les deux malheureux en couple, que par la crudité du langage de Bjarni à propos de ses exploits avec la belle Helga. Le récit de ses amours est très organique, animal. Cette lettre couvre une période d’environ cinquante ans, de l’après-guerre à la fin des années 90, les mentalités changent, l’attrait de la ville est indiscutable par rapport à la campagne.
J’ai été un peu déçue par ce roman, car j’en attendais beaucoup en fait, trop peut-être. Parfois la confusion entre amour et désir m’a gênée, j’aurais préféré un peu plus de subtilité dans l’évocation des relations entre les personnages. Pour ma première incursion dans la littérature scandinave, ça me donne envie de m’y intéresser un plus !