Ces « Petites scènes capitales » sont celles dont on ne perçoit pas forcément l’importance immédiatement, les conséquences sur notre futur, des moments aussi où tout bascule. Ces instants qui mis bout à bout font une vie.
Sylvie Germain déroule le fil de la vie de Lili/Barbara avec une délicatesse de dentellière. Lili, Barbara pour l’état civil, a perdu sa mère très jeune, vit avec son père, sa belle-mère et les quatre enfants de celle-ci. Lili peine à trouver sa place au sein de cette fratrie. Lili, du fait de cette double identité, du mystère autour de sa mère, sera toujours en quête d’elle-même.
Avec ce dernier roman, Sylvie Germain nous livre un beau portrait de femme qui avance dans la vie comme elle peut, fait des erreurs, est obsédée par des questions existentielles. Les personnages secondaires sont tout aussi touchants.
Pour ce premier contact avec l’œuvre de Sylvie Germain, cette lecture m’a formidablement surprise par la richesse de la langue, son écriture fait appel à nos cinq sens pour faire surgir des images et rendre compte de nos impressions avec poésie sans pour autant donner dans la surenchère et perdre le lecteur. Elle réussit avec ce roman à la fois une fresque familiale de l’immédiat après-guerre à nos jours et un récit d’apprentissage intimiste. Même si ce roman cumule les tragédies, il s’en dégage une profonde lumière.
Un grand merci à Price Minister, livre lu dans le cadre de l'opération "Matchs de la rentrée littéraire" et à ma marraine pour l'occasion, Claire (A propos de livres)